31 août 2023
Les effets du changement climatique ne constituent plus des urgences isolées mais sont devenus la nouvelle norme mondiale. Rien qu’en 2020, plus de 30 millions de personnes dans le monde ont été déplacées à cause de catastrophes naturelles. Les personnes déplacées par le climat, en particulier les groupes les plus vulnérables et marginalisés, voient leur droit à l'éducation compromis par des obstacles directs et indirects à l'éducation.
L'UNESCO a publié un nouveau rapport régional opportun analysant les impacts du changement climatique et des déplacements sur le droit à l'éducation en Amérique centrale et dans la région des Caraïbes, dans le cadre de son initiative sur Les impacts du changement climatique et des déplacements sur le droit à l'éducation. L'étude fait partie de plusieurs rapports régionaux publiés cette année fournissant des orientations aux décideurs politiques et contribuera à un rapport mondial qui sera publié d'ici la fin de 2023.
La région de l’Amérique centrale et des Caraïbes est sujette aux effets du changement climatique et aux déplacements qui en découlent en raison de ses caractéristiques socioéconomiques et de sa situation géographique. Dans le cadre de l'initiative de l'UNESCO, des études de cas nationales ont été réalisées aux Bahamas, à Cuba, en République dominicaine, au Guatemala et en Jamaïque pour examiner non seulement les vulnérabilités spécifiques au changement climatique et à la mobilité qui y est associée, mais aussi les impacts du changement climatique sur le droit à l'éducation dans la région.
Dans les pays des Caraïbes, les déplacements internes consécutifs à des événements soudains et à des événements à évolution lente sont les scénarios de déplacement les plus courants, principalement dus à la sécheresse et à la perte des moyens de subsistance induite par le climat. D’un autre côté, en raison de la sécheresse, la migration internationale constitue le scénario de déplacement le plus courant dans les pays d’Amérique centrale.
Le changement climatique et les déplacements qui en découlent exacerbent les inégalités éducatives existantes et les obstacles à l’éducation et affectent particulièrement les populations déjà vulnérables (les personnes financièrement défavorisées, les migrants irréguliers, les filles et les femmes, les communautés rurales, les communautés autochtones, les personnes handicapées…).
L’un des obstacles communs à l’éducation dans tous les scénarios de déplacement dans cette région est le manque de ressources financières suite à des catastrophes et/ou à des déplacements dus à des événements liés au climat. Les familles donnent souvent la priorité à l’éducation seulement après avoir atteint la sécurité économique suite à la perte de leurs biens lors de catastrophes et de déplacements. Les obstacles financiers à l'éducation sont exacerbés par les coûts supplémentaires de l'éducation dans la région (coût des livres, des uniformes, du transport, etc.).
Les barrières administratives, le manque de documents, les exigences de résidence et les barrières linguistiques (en particulier pour les communautés autochtones du Guatemala) entravent le plein accès à une éducation de qualité pour les personnes déplacées par le climat.
Les personnes déplacées par le climat subissent également des traumatismes et des discriminations spécifiques (en particulier les CDP d'Haïti, une partie des communautés autochtones d'Amérique centrale, les femmes et les migrants économiques), auxquels les enseignants ne sont pas formés pour réagir correctement.
L'accès à l'éducation dans les zones rurales et isolées, qui était déjà difficile en raison du manque d'établissements d'enseignement et d'enseignants, est menacé par les dommages ou la destruction des écoles induits par le climat et par un nouvel afflux de personnes déplacées pour le climat.
Aucun des pays étudiés ne dispose d’une stratégie nationale globale qui consacre expressément le droit à l’éducation des personnes déplacées par le changement climatique ou des déclencheurs liés au climat. Cependant, Cuba est le seul pays étudié qui accorde le statut de réfugié aux personnes déplacées par des catastrophes résultant de risques naturels dans la législation nationale, éliminant ainsi les obstacles liés à la résidence à l'éducation pour les personnes déplacées par le changement climatique.
Il existe également un manque de financement public suffisant dans le secteur éducatif dans les pays étudiés, en particulier dans la période post-catastrophe.
Une action intersectorielle doit être entreprise pour s’attaquer à la fois aux obstacles communs à l’éducation ainsi qu’aux spécificités nationales dans le contexte du changement climatique et des déplacements climatiques. L'UNESCO fournira des orientations politiques mondiales aux décideurs politiques du monde entier. Elle publiera un rapport mondial à l'occasion de la COP 28 qui s'appuiera sur les conclusions et recommandations des études régionales.
Les conclusions et recommandations de ce rapport régional seront présentées lors d'un événement le 22 juin 2023. La publication de ce rapport a été rendue possible grâce aux contributions des bureaux hors Siège de l'UNESCO au Guatemala, à La Havane et à Kingston.
Intersectoral action must be taken to address both the common barriers to education as well as the national specificities amidst climate change and climate displacement. UNESCO will provide global policy guidance to policy-makers around the world. It will publish a global report on the occasion of COP 28 which will be based on the findings and recommendations of the regional studies.
The findings and recommendations of this regional report will be presented at an event on 22 June 2023. The publication of this report was made possible by contributions from the UNESCO field offices in Guatemala, Havana and Kingston.
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